Publié par SEO690281 le

L'agilité, une solution magique ?
Mieux la comprendre pour éviter les déconvenues

Méthodes « agiles », travailler en mode « agile », projets « agiles » … autant de terminologies qui sont apparues, il y a quelques années, comme les solutions ultimes à tous les maux des méthodes « en cascade » classiques.

Passée la phase d’euphorie, s’ensuivit logiquement la phase de dépression, comme pour toute nouveauté. Cette nouvelle façon d’appréhender les projets a commencé, elle aussi, à être pointée du doigt : désorganisation, retards, régressions… Il a fallu rassurer ceux qui ont fait les frais des écueils des débuts. La pente est maintenant remontée, et « l’agilité » ne se limite pas aux différentes méthodes qui l’appliquent. Elle est devenue une vraie idéologie de travail, en particulier au cœur des projets digitaux. Néanmoins, il faut rester réaliste quant aux attentes que l’on peut avoir de cette nouvelle façon de travailler. Petit retour d’expérience sur les quelques idées reçues que nous avons rencontrées tout au long de nos carrières.

« Je peux changer d’avis en cours de route »

Si en délivrant régulièrement des applications fonctionnelles, l’agilité vise à prendre en compte les besoins initiaux ET les évolutions, il s’agit tout de même de cadrer les dérives potentielles. En milieu industriel comme ailleurs, il est nécessaire de garantir la robustesse du système et son évolutivité. Mais sa fiabilité y est d’autant plus importante qu’un arrêt du système informatique peut entraîner un arrêt de production… Ce qui peut être très coûteux !

La première étape est donc de définir le but, de cadrer les objectifs. Il s’agit de s’engager ensemble sur une finalité . Les itérations [1] , définies au fur et à mesure de l’avancée du projet, indiqueront comment les atteindre. Leur contenu se verra adapté en fonction des priorités et demandes supplémentaires, tout en restant en adéquation avec les objectifs fixés. Pouvoir s’adapter aux changements est une plus-value non négligeable, mais donner les grandes lignes directrices à votre projet en garantira l’intégrité.


[1] Itération : Subdivision en lots d’un projet permettant de délivrer régulièrement des fonctionnalités utilisables par le client.

« Il n’y a que peu d’efforts à fournir côté client »

L’implication client reste la clé d’un projet réussi, agile ou non. Une réalisation agile est une suite d’itérations qui requièrent chacune la participation de personnes identifiées pour fournir les informations nécessaires et évaluer les solutions proposées. Plus l’implication sera forte à chaque étape, plus l’application correspondra aux besoins clients… et plus l’acceptation sera facile : voir le logiciel évoluer d’étape en étape permet une meilleure compréhension de son fonctionnement, de son utilité et va réduire considérablement la documentation nécessaire. Si l’agilité permet un meilleur équilibre entre le temps de travail opérationnel et le temps consacré au projet, il ne faut néanmoins pas oublier qu’un investissement régulier est une nécessité. Abolir l’effet tunnel entre les prestataires et le client est primordial et à l’époque de la transparence, il serait dommage de se créer sa propre zone d’ombre.

« L’agilité crée l’adhésion »

Un projet agile met l’accent sur la communication et la transparence entre le prestataire et le donneur d’ordre. Les équipes ont également plus de responsabilités. En remplaçant le sacro-saint Cahier des Charges, véritable bible du projet en cascade, par une liste de fonctionnalités à réaliser dans un temps fini, les deux parties ont pour intérêt d’avancer dans le même sens. De manière générale, cela facilite les échanges et permet d’aboutir à des solutions viables plus rapidement. Il est décidé ensemble des priorités, pour se retrouver dès les premières itérations avec des éléments de solutions fonctionnels et utilisables en situation.

Il ne faut néanmoins pas s’imaginer que les plus réfractaires se laisseront prendre au jeu si facilement. « Etre agile » implique un changement dans nos modes de travail et de pensée, tout autant que nos façons purement organisationnelles de gérer un projet. Et comme tout changement, la perte de repère peut entraîner une résistance. Il est important de mettre un projet aux mains d’une équipe motivée y ayant trouvé un intérêt. C’est elle qui saura au mieux convaincre ses pairs du bien-fondé de la solution et de la méthode, par son implication et sa motivation. Il est également important de ne pas fermer la porte d’un projet à ceux qui auraient pu se montrer réticents de prime abord. Après tout, les futurs utilisateurs de la solution seront ceux qui la définiront au mieux. La technique n’a, au final, que peu d’importance. Ce qui compte c’est comment et par qui l’outil sera utilisé.

« Il n’y a pas de procédure ou de process »

Il est vrai que l’une des pierres angulaires de la « pensée » ou méthodologie agile est de plus estimer les individus et leurs interactions que les process et les outils. Mais, et nous avons déjà pu l’expliquer dans les paragraphes précédents, cela ne signifie pas « aucune procédure ». Le but de l’agilité est de faciliter la communication entre les différentes parties prenantes, pour détecter au plus tôt les dysfonctionnements. Bien démarrer un projet implique de définir les bonnes pratiques, règles et rendus à produire. De nombreuses méthodes existent et aucune n’y déroge. Cela permet d’avoir un cadre pour travailler dans les meilleures conditions.

Ce qui est essentiel à la réussite d’un projet agile, c’est de comprendre chaque outil mis à sa disposition, chaque document et chaque règle, pour en saisir l’essence même et en faire le meilleur usage possible. Il n’est pas forcément utile de prendre la première méthode venue et de l’appliquer à la lettre, un outil qui ne convient pas à votre culture d’entreprise ne bénéficiera pas à votre projet.

« Je sais exactement ce qui sera développé dans chaque itération »

« Etre agile », c’est aussi savoir lâcher prise. Nous l’avons déjà détaillé plus haut, la force de ce type de projet est dans la capacité d’adaptation qu’il confère aux équipes. Il ne serait donc pas cohérent d’exiger une liste de fonctionnalités définies en fin d’itération. En définissant entre clients et prestataires la liste des choses à faire « absolument » et celles à faire « s’il reste du temps », on évite plus facilement déceptions et désillusions. Cela implique également de ne pas être trop gourmand dans la définition des fonctions essentielles. En général, nous allouons 60% de la capacité disponible de l’itération au vital.

En conclusion

L’agilité est un incontournable dans les projets actuels de digitalisation, mais elle ne doit pas être considérée comme une solution magique. Elle remet les futurs utilisateurs au centre de la solution, des préoccupations et cela nécessite, par extension, un investissement fort de leur part. Le projet devient un lieu d’échange où objectifs et responsabilités sont partagés.

Chez Chronos Smart Manufacturing, nous sommes convaincus qu’il n’y a qu’en respectant ces principes que nous arriverons à faire de nos projets une réussite.

Et vous, quelles sont vos expériences avec l’agile ? Quelles sont les idées reçues que vous avez pu entendre ?

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